Ben voyons.
Je ne comprends pas cet artéfact culturel. Je suis abasourdi qu’un truc pareil soit passé à travers les filtres de bon goût d’une tonne d’individus et que personne n’en a conclu que c’est indigeste.
Disney et Marvel, ou la lente agonie
Je suis maintenant totalement, entièrement, complètement désintéressé par ce que Marvel produit post-Disney. Une trentaine d’année à attendre que les moyens cinématographiques lui rende justice, une demie décennie à produire des adaptations fortes, suivi d’une hécatombe de destruction de ce que Marvel et le cinéma représente, avec un plan d’affaire dont le but est de raser la forêt.
Qu’un studio ait la capacité de détruire l’extraordinaire aptitude de Sam Raimi à créer des films de genre solides, c’est pas peu dire.
Je me suis dit que ça ne pouvait pas être mauvais, c’est Raimi !
Un fourre-tout étourdissant
Ce film-là, c’est une cacophonie de gags pas drôles du tout, de scènes empilées comme un Big Mac de 25 kilomètres de long – laquées à souhait au point d’en aveugler par les couches de patine et qui, si on n’est pas féru de Strange, nous passent vingt pieds au-dessus de la tête.
Le genre de film qui requiert une séance de lecture post-visionnement pour en saisir ne serait-ce que le tiers.
C’est visiblement une tentative de faire un film concentrateur qui ouvre un tas de portes vers un raz-de-marée de contenu (y’a quand même plus d’un demi-siècle de contenu à miner dans les bandes dessinées, quoi!); y’en a trop, trop vite, trop fort, et ça tombe dessus sans subtilité ou grâce.
Ça dégouline d’effets 3D pas crédibles et dérangeants et d’humour moche.
Et ça rend Benedict Cumberbatch, d’ordinaire excellent et subtil, agaçant et antipathique.
Le combat martial au corps à corps rapproché avec Mordo ? Inutile. Strange-Zombie ? Déplacé, sans contexte (aucune explication avec l’épopée Marvel Zombies). La bande d’Avengers du monde parallèle ? Aussi efficace qu’une tarte à la crème au visage. Mais à la crème à raser, alors ça laisse un arrière-goût désagréable à souhait.
Gâchis, gâchis, gâchis
Particulièrement frappant : deux scènes dans le films font preuve d’une certaine consience de soi :
- Rien de moins que Bruce Campbell y fait une apparition éclair, en vendeur de hot-dog de rue qui devient, grâce à Strange, un pastiche vide et ridicule du Ash de Evil Dead 2. À l’image de ce que ce film-là devient face au Strange de Scott Derrickson.
- Et puis, au milieu du film, même Strange ne se peut plus, et vômit promptement dans une poubelle. On se sent alors compris.
Seul bémol – Elizabeth Olson (FULL HOUSE!) en Wanda – on comprend pourquoi elle a mérité sa propre sérié télé.
Bref, YARK.
Vu sur Disney+.