
Un délice
Depuis sa sortie en 2014, le libre de Stålenhag m’intrigue et m’inquiète ; les livres du genre (collection de belles images) me sont souvent ternes et vides, parce que les pièces y sont habituellement présentées sans contexte et donc un peu fades.
Ce n’est pas le cas ici. La mythologie qui entoure les (magnifiques) peintures et leur contexte post-apocalyptique/futur alternatif est extraordinaire – le niveau de détail, la richesse de l’imaginaire, et la crédibilité du récit surprennent et détonnent. C’est pas étonnant que ça soit bardé de prix.
Chaque image est une nouvelle révélation, et le contexte qui l’entoure est prenant. On comprend Amazon d’en avoir acquis les droits pour une télésérie (sur laquelle je mettrai bien la main un jour) et le succès de la campagne Kickstarter pour un jeu de rôle basé là-dessus.
Ça se déroule dans les années soixante-dix en pays Scandinave, et on peut sentir à travers les images l’isolement, la réponse bureaucratique et l’écrasement éventuel du poids de toute l’affaire ; c’est un univers dans lequel un accélérateur de particule sous-terrain, nommé The Loop, a poussé la Scandinavie à l’avant-plan de l’innovation mécanique et robotique, alors que l’informatique, elle, a suivi le cours que l’on connaît. Il transparaît une mélancolie dans les deux premiers tomes qui, dans mon cas, connecte directement avec mon adolescence et a frappé ma mémoire en plein dans le plexus.
Les images tiennent déjà à elles seules, mais le récit qui les englobes leur donne un sens, une raison d’être qui leur greffe une profondeur envoûtante. On ne veut pas que ça finisse.
Et ça tombe bien, y’a encore deux autres tomes !
Si vous pouvez mettre la main dessus, vous ne le regretterez pas !
