Film/horreur : The Sadness

The Sad­ness | May 12, 2022 (Uni­ted States)
Direc­tor : Rob Jab­bazWri­ter : Rob Jab­bazStars : Berant Zhu, Regi­na Lei, Ying-Ru Chen
Sum­ma­ry : A young couple trying to reu­nite amid a city rava­ged by a plague that turns its vic­tims into deran­ged, blood­thirs­ty sadists.
Coun­tries : Tai­wanLan­guages : Mandarin

Sur le coup :

Après coup :

Coup d’épée dans l’eau

Ô, que je tré­pi­gnais d’im­pa­tience devant celui-là. Ayant raté sa seule pré­sen­ta­tion en salle à Fan­ta­sia il y a deux ans, que je me frot­tais les mains quand Shud­der a annon­cé l’ac­qui­si­tion. Un Cana­dien en Asie, qui tourne un film durant la pan­dé­mie qui parle (évi­dem­ment) de virus hors-contrôle, et qui se sert du concept pan­dé­mique pour livrer une cri­tique sociale ? Absolument.

D’au­tant plus qu’il était omni­pré­sent dans mes lec­tures entou­rant le ciné­ma d’hor­reur, mous­sé comme un film extrême, un vision­ne­ment difficile.

Eh, ben… non.

C’est en fait une grosse pâte molle ; bien que ça démarre de manière intri­gante (on nous pré­sente Tai­pei en confi­ne­ment, et on nous montre quelque peu l’im­pact d’une telle mesure sur les indi­vi­dus entas­sés dans des grands édi­fices), très rapi­de­ment, ça va nulle part.

Rob Jab­baz crée quand même une assise de base inté­res­sante alors qu’il nous pré­sente ce qui semble être les pro­ta­go­nistes ; lui, qui tra­vaille dans une indus­trie du ciné­ma pas très fiable, elle qui est car­rié­riste – un joli tan­dem qui place en conflit deux approches très différentes.

L’ar­ri­vée du virus gâche tout (et c’est dans la pre­mière demi-heure). Bien que le concept du “zom­bie dépra­vé sado-maso hyper­sexua­li­sé” soit trans­por­té à l’é­cran de manière convain­cante, y’a plus grand chose de cho­quant en 2022 à voir des ainés hur­ler des insa­ni­tés. Ni à rame­ner tout à des per­ver­sion sexuelles (sug­gé­rées). Ç’au­rait peut-être ébran­lé y’a trente ans.

Mais c’est pas ce qui fait le plus mal ; ce qui devrait nous tenir en haleine, sou­tendre le récit, c’est la conver­gence des efforts des pro­ta­go­nistes ; elle doit sur­vivre au creu de la zone urbaine enva­hi alors que lui doit la rejoindre par la route qui contourne Tai­pei, puisque le retour à la mai­son n’est plus possible. 

Une trame très sem­blable à celle de Train to Busan, mais sans le béné­fice du huis-clos. Ce qui per­met au film de se perdre dans une enfi­lade de scènes plus ou moins décou­sues, qui ne servent qu’à enfi­ler des set­pieces plus ou moins dégueux (les gey­sers de sang, c’est plus très nou­veau), tout en pre­nant bien soin de pas étof­fer la psy­cho­lo­gie des pro­ta­go­nistes (qui res­tent en car­ton) ni de nous mon­trer un peu de leur quo­ti­dien – y’a bien quelques ten­ta­tives de méta­phores sur la vio­lence refou­lée, la dupli­ci­té des gouvernements/le désen­chan­te­ment, l’homme étant un loup pour l’homme, mais c’est si peu dans toute l’affaire.

Au final, ça res­semble à jeu vidéo ané­mique aux dia­logues insi­pides et aux conflits annon­cés d’a­vance, et la fin qui se veut déchi­rante et dure nous laisse plu­tôt devant un mélo inache­vé qui penche vers le ridicule.

La direc­tion pho­to est sai­sis­sante, l’é­clai­rage en par­ti­cu­lier lais­sant des moments puis­sants et impres­sion­nants. Mais c’est pas assez pour tenir un récit. Et ne me par­lez sur­tout pas de l’es­ca­pade avec le viro­logue, c’en est presque triste de voir un cli­ché mis en avant plan de manière aus­si grotesque.

Grosse, grosse décep­tion, et pas du tout ce qu’on nous annonce.

Vu sur Shudder.

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