Lors­qu’on s’ins­talle pour une lec­ture ou un vision­ne­ment, on a tou­jours les meilleurs espoirs de satis­fac­tion, de vivre une expé­rience trans­cen­dante. Mais, par­fois, ça ne livre tout sim­ple­ment pas, et on aban­donne, tout sim­ple­ment. Les lec­teurs anglos parlent de DNF, did-not-finish. J’ap­pelle donc ça des NPT.

Voi­ci quelques efforts récents qui ne m’ont défi­ni­ti­ve­ment pas tenus jus­qu’à la fin :

Girl, Woman, Other (Ber­nar­dine Evaristo)

Encen­sé de par­tout, Boo­ker Prize de 2019, faut que ça détonne et que ça ren­verse, non ? Cette explo­ra­tion des dif­fi­cul­tés d’être femme et noire dans le monde contem­po­rain, décou­pée en vignettes qui vont d’un per­son­nage à l’autre à tra­vers une toile qui les relient (6 degrees of hard­ship, disons) est émou­vante, forte… et lourde. Au deux-tiers du livre, je n’y tenais plus. Aban­don­né au 3/4.

Recur­sion (Blake Crouch)

Un autre livre ado­ré, pré­sen­té comme de la science-fic­tion nova­trice, ori­gi­nale… sauf que c’est cli­ché à sou­hait, avec une pro­ta­go­niste qui évoque vague­ment Eli­za­beth Holmes, et un méchant qui est un pâle amal­game de Steve Jobs et Elon Musk. Et en plus, c’est pas bien écrit. Beurk. Aban­don­né au 1/4.

Sur­ren­der, New York (Caleb Carr)

Aaaaaaaah ! Dou­leur ! Le troi­sième tome de sa tri­lo­gie Kreiz­ler (après l’ex­tra­or­di­naire The Alie­nist et l’ex­cellent The Angel of Dark­ness) marche pas du tout ! Sa ten­ta­tive de trans­po­si­tion à l’é­poque moderne boîte – alors qu’il excelle avec l’é­poque Vic­to­rienne, avec sa sale­té, son machisme et ses sté­réo­types, sa ver­sion contem­po­raine se casse la figure. Le ton est mal­ha­bile, les pro­ta­go­nistes cari­ca­tu­raux et faux. En espé­rant que The Alie­nist at Armag­ge­don, pré­vu pour 2019 mais repor­té à 2022 (issssh) soit une plus grande réus­site. Aban­don­né aux 3/4.

The Troop (Nick Cutter)

Pitié, assez ! Quand on n’a pas la maî­trise du récit, des séquences nar­ra­tives et de la construc­tion psy­cho­lo­gique com­plexe, qu’est-ce qu’on fait ? Du dégueu ! De page en page, ce n’est que longues listes de des­crip­tions vis­queuses et dégueux. Ça fait pas de la grande lec­ture. Aban­don­né au 1/4.

The Cabin at the End of the World (Paul Trem­blay)

Inva­sion de domi­cile, vio­lence cor­po­relle, impuis­sance psy­cho­lo­gique, secte à la noix et apo­ca­lypse de fin de monde, qui exige un sacri­fice. Ça pour­rait être cap­ti­vant. C’est ordi­naire et morne. Aban­don­né à la moitié.

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