Film/horreur : The last matinee

The Last Matinee Hor­ror, Thril­ler | Sep­tem­ber 3, 2020 (Uru­guay) Sum­ma­ry : It’s a soa­king wet day with rain pou­ring down and one of the best things to do is to go seek refuge in a great old cine­ma. The­re’s just one pro­blem : a mur­de­rer is on the loose and he also ha… Read all
Coun­tries : Uru­guay, Mexi­co, Argen­ti­naLan­guages : Spanish
Sur le coup
Après coup :

Quel dommage

Ce film est visi­ble­ment une lettre d’a­mour au Ciné­ma, de type pel­li­cule, tel qu’on en fai­sait l’ex­pé­rience encore dans les années 80, 90. Une pel­li­cule que l’on vision­nait dans le noir, en groupe, une expé­rience com­mune phy­sique. Et le film tra­vaille très fort à recréer cet uni­vers – bou­ca­neux, truf­fé d’af­fiches, d’o­deurs de pop-corn et aux plan­chers collants.

Les arti­sans se démènent : la direc­tion pho­to uti­lise fré­quem­ment des palettes de cou­leurs en réfé­rence au Gial­lo (gar­dez l’oeil ouvert, y’a des réfé­rences directes à Argen­to un peu par­tout), des plan ser­rés et un sens du flou très typique des décades 70 et 80 ; la trame sonore est tra­vaillée et dégou­line de syn­thés typés, mais est mal­heu­reu­se­ment sous-uti­li­sée. Beau­coup de tra­vail avec très peu de moyens et beau­coup d’a­mour, ça se sent.

De plus, c’est pas un film des USA, mais bien de l’a­mé­rique latine, et ça fait chan­ge­ment d’en­tendre autre chose que de l’anglais.

Le récit, par contre, ne va pas très loin ; un ciné­ma de quar­tier, une ado qui rem­place son père au tra­vail (pro­jec­tion­niste de ciné­ma), un fou qui égar­gouille les (quelques) spec­ta­teurs durant une repré­sen­ta­tion d’une adap­ta­tion visi­ble­ment plate de Frankenstein.

Y’a plu­sieurs méta­phores qui se super­posent tout au long – la cabine du pro­jec­tion­niste qui trans­forme l’a­do en voyeure impuis­sante pour la pre­mière par­tie du film, qui repré­sente un peu l’ex­pé­rience du ciné­ma lui-même. Les spec­tac­teurs, eux, sym­bo­lisent les dif­fé­rents aspects de l’ex­pé­rience ciné­ma­to­gra­phique : l’in­no­cence bafouée, l’é­ro­tisme agace, l’im­ma­tu­ri­té ado­les­cente qui ne s’in­té­resse qu’aux extrêmes (le trio d’a­dos – qui arrive bruyam­ment en retard – ne com­mence à por­ter atten­tion à l’é­cran que lorsque la créa­ture com­mence à tuer).

L’as­sas­sin de “The Last Mati­nee”, par contre, est tiède. Pas de moti­va­tion, plus que sté­réo­ty­pé (très dif­fi­cile de ne pas pen­ser que son accou­tre­ment est une copie volon­taire de celui de l’as­sas­sin de I Know What You Did Last Sum­mer.

Ce qui n’aide pas le film non plus est un rythme inégal, lent. Trop lent. Ce qui fait qu’ar­ri­vé au der­nier tiers, l’in­té­rêt n’y est plus vrai­ment. Ça n’ap­porte pas grand chose d’o­ri­gi­nal, parce que mal­gré la repré­sen­ta­tion méta­pho­rique inté­res­sante, le film ne va pas plus loin, ne trouve pas de manière d’en faire un com­men­taire inté­res­sant, outre le fait qu’il déplo­rer visi­ble­ment la mort de l’ex­pé­rience ciné­ma­to­gra­phique com­mune en salle et la perte de la culture cinématographique.

Trop long, trop lent, trop léger. Dommage.

Vu sur Shudder 

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