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Je l’ai vu ! Je l’ai vu !
Enfin, depuis le temps que j’en parle et que je l’attends ; je l’avais manqué lors de son passage en salles, COVID oblige, mais j’ai fait l’acquisition de ma propre copie et ne le regrette pas. Ils sont de retour, les zoufs !
C’est beau
La direction photo est très très habile, avec une utilisation des paysages de l’Europe qui nous ramène vraiment à l’époque et certains plans qui sont saisissants (l’introduction en mer et Arthur en prison, entre autres).
L’excentricité des costumes est du pur délice – Lancelot dans son kit de caoutchouc qui lui donne l’air d’un lézard complètement déjanté reste à l’esprit, et que dire des Burgondes !
C’est réussi, mais un peu confus
Amener une suite cohérente à l’avant-dernière saison ne me semblait pas évident – comment ressortir Arthur de son impasse ? Que faire de Kaamelott après des années pour remettre le tout sur les rails, de manière à ne pas bousiller la trame délicate ?
De mon point de vue, Alex Astier s’en tire admirablement bien, malgré le fait que certains éléments sont un peu saugrenus (pourquoi le Duc insiste tant sur le retour d’Arthur, alors que l’on n’a jamais vu le personnage avant et qu’on ne ne nous explique pas d’où il sort ? Et puis pourquoi il disparaît tout d’un coup?), à moins qu’on ne les interprète comme étant des signes des Dieux qui forcent la main d’Arthur, ce qui expliquerait la scène avec Lancelot.
Astier fait le pari de ne pas tout expliquer, de ne pas nous affubler d’une lourde exposition (et, heureusement, surtout pas d’une narration). Le scénario met visiblement la table pour une aventure plus complexe que ce qui peut se raconter en 2h00 (!), ce qui fait qu’il y a des tonnes de trucs qui méritent d’être approfondis (je ne mentionne rien ici pour ne pas divulgâcher).
On se demande sérieusement, par contre, à quoi sert et où s’en va le chapitre se déroulant durant la jeunesse d’Arthur, reculant plus loin dans le péplum que la dernière saison, durant lequel il pose un geste fondateur (du moins selon ce que le film semble prétendre) qui le suit visiblement toute sa vie.
Le film semble vouloir installer des références à l’entièreté du canon (en espérant justement que l’histoire romaine ne serve pas uniquement qu’à ça), ce qui amène des changements de ton un peu durs – Karadoc et Perceval, entre autres, restent pitres mais avec une amertume accumulée qui, de mémoire, n’était pas présente dans la série, et ça grince un peu parfois ; d’ailleurs, la scène de défi entre Perceval et son frère (qui aurait dû amener l’incompétence absurde typique du Pays de Galles) tombe à plat et dure vraiment trop longtemps.
On regrettera aussi le peu de présence et de profondeur de la folie de Lancelot.
Sting, l’intriguant
Le choix de Sting est surprenant, mais efficace ; son accent patate-chaude cadre bien avec le personnage, qui est Saxon après tout, et son interprétation marche la ligne de la menace à chaque apparition ; huileux à souhait, il n’augure absolument rien de bon pour le reste des choses.
C’est pas pour tout le monde
Si vous ne connaissez Kaamelott que par les premières saisons et donc le format capsule tordante de 2 minutes, vous vous devez de visionner la dernière, qui vous présentera le ton du récit moderne d’Astier. Si vous le faites et n’êtes pas conquis par l’approche de la saison, le film ne vous plaira pas – il s’inscrit en ligne droit avec celle-ci, et c’est visiblement dans ce registre-là que Kaamelott va continuer ; la longue gestation du film venant en très grande partie du fait qu’Astier ne veut plus retourner au format bouffon malgré les pressions de la chaîne M6, qui est co-propriétaire du monde de K.
Ça ne peut pas s’arrêter là
Faudra la ramener à la télé si le cinoche ne livre pas, mais ça ne peut pas s’arrêter là ; y’a trop de mise en bouche et de pistes parallèles pour ne pas continuer ; faudrait pas que K ne devienne le Carnival français.
Les pistes jetées à la va-vite à la fin du film laissent quand même entrevoir du renouveau pour K, et, surtout, un chapitre plus solide derrière le carton-pâte qu’est le vieux Lancelot ?
Allez, Alex, au boulot !