Hail to the Deadites affiche ses couleurs haut et fort, dès le titre : les Deadites sont les fans invétérés de la trilogie de films Evil Dead, conçus par Sam Rami et Bruce Campbell. Et le documentaire se veut une “ode” à ceux-ci en nous présentant plusieurs d’entre eux (dont les deux individus derrière le film ; surprise, c’est de chez nous ! En effet, les deux bonhommes sont québécois).
C’est un objet qui est somme toute divertissant et bien fait techniquement ; le montage est efficace, le rythme soutenu et les portraits très humains et respectueux. À travers le périple de deux grands fans des films, on découvre un peu (oh, si peu) de la culture qui entoure Evil Dead.
Ce n’est malheureusement pas une thèse qui tient toute seule ; si l’on n’est pas déjà au parfum de tout ça, on se sentira vite perdu ; c’est ce que les anglos appellent du fan service : un film par des fans, pour des fans… finis. Le film se concentre sur un travelogue et des cas vécus, sans vraiment donner de contexte plus riche ou d’analyse plus profonde. N’empêche que c’est peut-être ce qui le rend plus intéressant au fond ; beaucoup de matériel existe sur la psychologie des superfans, du cosplay et des comic-cons.
J’y ai mesuré l’ampleur de la dévotion de certains de ces êtres enveloppés par la culture Deadite (j’avoue quand même un peu en faire partie – j’ai vu tous les films, je n’ai pas encore fini Ash vs the Evil Dead, et j’ai mon programme de Evil Dead – The Musical encadré sur un mur…), chez qui pour certains d’entre eux devient un phare, un point central dans leur vie. Et c’est tant mieux.
Mais entre ces gens-là et moi, y’a tout un monde, quand même ; je reste fasciné par ceux qui se dévouent corps et âmes à un intérêt singulier (étant moi-même plutôt très diversifié) et par le cosplay, qui sont deux facettes inévitables de cette culture-là, alors le film m’a rejoint plus que je ne l’aurais crû.
Bref, si pour vous Evil Dead est plus qu’un film qu’on visionne une fois et on passe à autre chose, ce documentaire vous fera chaud au coeur durant ses quelques 80 minutes. Sinon, passez votre chemin, ce ne sera pas votre tasse de thé.
Vu sur Shudder