Film/horreur : Calendrier (The Advent Calendar)

The Advent Calendar Hor­ror, Thril­ler | Decem­ber 1, 2021 (France) Sum­ma­ry : Eva is a para­ple­gic. On her bir­th­day, her friend Sophie gives her a strange Advent calen­dar. It’s not the tra­di­tio­nal treats you find when you open each dra­wer, but quir­ky gifts that are sca… Read all
Coun­tries : France, Bel­giumLan­guages : French
Sur le coup :
Après coup :

Puissant

Les euro­péens ont un flair visuel et dié­gé­tique qui leur est propre et unique ; ils se per­mettent des scé­na­rios plus noirs, des per­son­nages plus ambigüs, des morales plus floues. Et réus­sissent sou­vent à faire pas­ser le tout sans tom­ber dans l’i­né­vi­table ton péda­go­gique ou pater­na­liste des films popu­laires amé­ri­cains. Même lorsque, comme dans le film de Ridre­mont, ils font usage des mêmes tech­niques nar­ra­tives et sonores

Pas de héros sin­gu­lier qui tromphe, pas de dicho­to­mies sim­pliste entre le bien et le mal ; la pro­ta­go­niste, Eva, est para­plé­gique depuis un ter­rible acci­dent ; sa meilleure amie lui ramène d’Al­le­magne un immense calen­drier de l’Avent en bois, plus pré­ci­sé­ment du mar­ché de Noël de Munich.

Splendide

Ledit calen­drier est un objet phé­no­mé­nal ; mas­sif, en bois, à 24 tiroirs macabres et tor­dus, avec un “jack-in-the-box” qui se pointe au moment oppor­tun. La direc­tion pho­to est défi­ni­ti­ve­ment amou­reuse du bibe­lot, et on le devient aus­si – les prises de vues qui l’in­cluent sont gor­gées d’at­mo­sphère mena­çante ; Ridre­mont avoue qu’il a englou­ti une bonne par­tie du bud­get du film. La cou­leur est satu­rée, et les teintes criardes à la Gial­lo ita­lien crèvent la noir­ceur ambiante.

La trame sonore est judi­cieuse (quoique pas vrai­ment nova­trice) et jamais tape-à-l’oeil.

Imparfait

Selon le récit qu’on nous pré­sente ici, Eva doit obéir au calen­drier jus­qu’à la fin, qui, de nature évi­dem­ment pas fine-fine, devient de plus en plus exi­geant, ça va de soit, ce qui va pous­ser la fibre morale d’E­va (mais pas tou­jours de manière cohé­rente ; cer­tains moments détonnent par leur froi­deur, incluant les réac­tions de la protagoniste).

Les dia­logues sont savou­reux, bien écrits et cos­tauds (faut bien être en Europe pour que le film passe le test de Bech­del!).

L’in­trigue est ser­rée et effi­cace durant la pre­mière moi­tié, mais pique du nez au milieu alors que le film se met à hési­ter entre le-calen­drier-est-une-créa­ture et y’a-une-créa­ture-pas-belle-qui-menace, en intro­dui­sant une espèce de beu­bite glauque pour sup­plé­men­ter le machia­vé­lique méca­nisme (je vous laisse éta­blir vous-même le lien très évident entre les deux).

L’at­mo­sphère fra­gile et ten­due que Ridre­mont tri­cote habi­le­ment se déchire aus­si avec la pré­sence démo­niaque, alors que le visuel bas­cule dans la sur­en­chère et que cer­tains per­son­nages sont détruits avant que leur contri­bu­tion ne prenne une valeur substantielle.

MAIS, une fois les quelques 30 minutes fai­blardes écou­lées, le train repart de plus belle et nous mène vers une finale pun­chée et irré­so­lue comme le font les meilleurs films du genre.

À voir !

Vu sur Shudder

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