
Ma virée pour l’année 2021 est terminée, et ce fut une excellente cuvée. Voici donc mes coups de coeurs pour l’année 2021 :
- Alien on stage
Un documentaire très affectueux sur une troupe d’éclatés, chauffeurs d’autobus dans une petite ville anglaise, qui décident de monter une version du film de Ridley Scott… sur les planches ! Le résultat est innatendu, même pour eux. Ce qui aurait pu être cocasse et divertissant en court métrage s’étire jusqu’à un documentaire complet parce que le projet se rend bien plus loin qu’on ne l’aurait crû, pour notre plus grand plaisir ! - King Knight
Richard Bates, connu pour des films surréalistes (j’avais bien aimé son Excision), se tape un délire total dans un cercle de sorcières ! Une tempête profonde éclate au milieu d’un groupe de sorcière modernes (qui vivent à l’ère de la modernité, en retrait de la société normale – vive Etsy!), poussant son leader dans un parcours initiatique où il doit se rendre au fond de lui-même (et même rencontrer... Merlin !) C’est pince-sans-rire-wink-wink-nudge-nudge et on embarque à fond. Mourant ! - Frank & Zed
Fraggle Rock ou les Muppets rencontrent Evil Dead. Un film de marionnettes qui présente un conte du moyen-âge avec une malédiction, des villageois pas mal tatas, une espèce de vampire/zombie (Zed) et un rapiécé à la Frankenstein (Frank). Ça gicle, ça se décapite, c’est drôle, c’est coloré, c’est inusité ! - All The Moons (4 sur 5) – Ça parle d’immortalité, du poids de ce que les circonstances nous imposent, des liens filiaux complexes et de la difficulté de grandir. Et c’est tourné et joué avec la sensibilité la nuance des grands films espagnols. À voir !
- Beyond the Infinite Two Minutes (4 sur 5) – wow ! Une petite fable temporelle à micro-micro-budget (deux lieux, caméras à l’épaule/téléphones portable!) et ça nous passe la cervelle au tord-boyau ! Un exercice de temporalité tordue à la Memento de Fincher, je suis certain d’en avoir manqué des bouts. Celui-là, faut que je le revoie !
- Brain Freeze (4 sur 5) – une comédie. De zombies. Québécoise. AVEC ROY DUPUIS. Ben là ! Et en plus, ça marche ! Jean Barbe fournit à Julien Knafo des dialogues savoureux, une critique sociale directe (on aurait redemandé du encore plus méchant) et bien articulée (avec un petit peu d’éco-revendication qui l’affaiblit pour la peine, mais on ne peut pas lui en vouloir). C’est hip, désopilant et bien fait ! À ranger dans les grandes réussites de genre de chez nous, avec Karminaa, Dans le ventre du dragon et Turbo Kid !
- Office Royale (4 sur 5) – de quoi ne plus jamais voir le travail de bureau de la même façon ; chez les employées de bureau japonaise, on ne rit pas ! Des guerres de clans habillés en rock des années 50 et qui se tapent dessus à qui mieux-mieux, à travers lesquelles se démarqueront les reines incontestées. Original, inattendu, et déroutant. Grease, Wu-xia comme les aime Tarantino et Battle Royale en un seul morceau !
Et, mention spéciale au navet de 2021 !
- Prisoners of the Ghostland (2.5 sur 5)
Quelle déception ! Sion Sono et Nicolas Cage – et c’est plate ! Une collection de splendides vignettes et d’images percutantes, des réferences directes à Tarantino, Leone, Kitano… mais des dialogues fades, des personnages inutiles, un montage qui raboute des morceaux avec de la colle à bois qui dépasse (en masse) des joints. Ça évoque la catastrophe Waterworld par (grands) bouts, mais c’est tellement joli qu’on s’en rend pas compte. Gaspiller Nicolas Cage, c’en est presque honteux.