Alien on Stage (2020) 86min | Docu­men­ta­ry | March 16, 2021 (Uni­ted States) Sum­ma­ry : A very ama­teur dra­ma­tics group of Dor­set Bus Dri­vers spent a year crea­ting a serious stage adap­ta­tion of the sci-fi, hor­ror film, Alien. With wob­bly sets, awk­ward acting and spe­cial effects … Read all
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Sur le coup :

Après coup :

Le boum entendu jusqu’à Londres

Le hasard crée par­fois d’in­croyables évé­ne­ments. Dans ce cas-ci, une troupe ama­teur (mais dévouée) de chauf­feurs d’au­to­bus qui se changent les idées en jouant du pan­to­mime dans un petit vil­lage en Angle­terre, qui décide de faire l’im­mense pari d’a­dap­ter Alien, de Rid­ley Scott (rien de moins!)… sur scène !

Après les flops immenses sur Broad­way tels Spi­der-Man : Turn Off The Dark [i]La comé­die musi­cale, bien que mon­tée par Julie Tay­mor, dont plu­sieurs films sont des comé­dies musi­cales et des adap­ta­tions Sha­kes­pea­riennes sai­sis­santes, fut un désastre total : acci­dents, … Conti­nue rea­ding, qui dis­posent eux de l’a­val des arti­sans ori­gi­naux, de (tonnes) d’in­di­vi­dus expé­ri­men­tés et de mon­tagnes de finan­ce­ment, on est bien en droit de se deman­der ce qu’un petit groupe d’ir­ré­duc­tibles anglais est en mesure de livrer.

Le docu­men­taire démontre bien que, par­fois, l’a­mour incon­di­tion­nel, la débrouillar­dise et la dévo­tion font plus de que des mon­tagnes de fric.

Digne du festival Fringe

La pro­duc­tion résul­tante, que le docu­men­taire pré­sente dans son sprint de fin, aurait été par­fai­te­ment à l’aise dans une édi­tion du fes­ti­val Fringe, quelque part. Le mélange d’ac­teurs ama­teurs et du (très impres­sion­nant) tra­vail de cos­tumes [ii]La bibitte ! Je ne ven­drai pas de punch ici, mais mon Dieu qu’il existe des gens débrouillards ! et de décors confère au tout une atmo­sphère inti­miste et gaillarde qui manque cruel­le­ment dans cer­taines pro­duc­tions “sérieuses” (j’ai vu Icare, au TNM, et c’é­tait là aus­si un bel exemple du fait que toute la tech­no du monde, mêlée à des acteurs à longue feuille de route, rate quand même par­fois la cible quand le gâteau lève pas…).

Alors que des extraits de la repré­sen­ta­tion défile, je me suis rap­pe­lé avec joie la pièce “Doc­tor Who and the Furious Flo­ra­fau­na­philes” qui, à tra­vers un texte ori­gi­nal, mélan­geait réfé­rences pour les fans et humour absurde avec brio, dans un décor mini­ma­liste mais effi­cace. Ou la comé­diee musi­cale “Evil Dead : The Musi­cal”, pré­sen­tée à Just For Laughs à Mont­réal ; ici encore, une relec­ture de l’oeuvre ori­gi­nale rem­plie d’a­do­ra­tion et d’hom­mages (et fort réus­sie, d’ailleurs).

La fas­ci­na­tion que l’on éprouve à regar­der cette micro troupe se déme­ner comme des diables dans l’eau bénite après avoir accep­té un défi de taille (pré­sen­ter la pièce à Londres, dans ce qui semble res­sem­bler à un théâtre Ste-Cathe­rine mais plus hup­pé) … et réus­sir, est palpable.

Un hommage vibrant

Le film, tour­né par deux jeunes pre­mières aus­si toquée de l’i­dée que les pro­ta­go­nistes eux-mêmes, est une lettre d’a­mour au théâtre, à la joie simple, au dépas­se­ment de soi et aux aléas de la vie. C’est une heure trente de bon­bon, qui nous sort de notre misère le temps de suivre les hauts et les bas de ces hurluberlus.

Cer­tains ont fait allu­sion à l’oeuvre de Chris­to­pher Guest, et je peux com­prendre pour­quoi – la nature ingé­nue des indi­vi­dus (anglais, de plus) qui se retrouvent dans une situa­tion cocasse et inat­ten­due, voire même qua­si absurde, et la cha­leur de leur épo­pée rocam­bo­lesque, sans oublier le fait qu’ils ont des per­son­na­li­tés bien cam­pées et drôles. Le cynisme et la satire typique de Guest n’est pas au ren­dez-vous, par contre, et c’est tant mieux. Pas de scha­den­freude ici, on prend plai­sir à voir les autres réus­sir et non se planter.

C’est un por­trait huma­niste et inti­miste – pas de polé­mique, pas de grandes ques­tion, pas de confron­ta­tion avec les grandes fresques orgiaques [iii]quoique cer­taines images fur­tives du West End de Londres y font rapi­de­ment allu­sion ou de com­men­taire sur la néces­si­té du Do It Your­self. Juste deux filles qui trippent à suivre une gang de sau­tés qui sont ren­ver­sés par ce qui leur arrive. [iv]Y’a peut-être un peu de méta là-dedans, si on consi­dère la tra­jec­toire d’une troupe qui se dit tan­née du pas­tiche paro­dique des pan­to­mimes et qui, par la force des choses, retombe dedans – à … Conti­nue rea­ding

Et de savoir, par sur­croît, que c’est pas une seule fois, mais plu­sieurs années de suite qu’ils se sont pro­duits, ne fait que rajou­ter au bonheur.

J’au­rais tel­le­ment ache­té un billet pour voir ça – et je le me serais abso­lu­ment levé à la fin ! Cha­peau, Para­noid Dra­ma­tics !

Notes

Notes
i La comé­die musi­cale, bien que mon­tée par Julie Tay­mor, dont plu­sieurs films sont des comé­dies musi­cales et des adap­ta­tions Sha­kes­pea­riennes sai­sis­santes, fut un désastre total : acci­dents, livrai­son beau­coup trop tar­dive, réa­li­sa­tion si faible que Tay­mor a été jetée hors du pro­jet avant son ouver­ture, etc. Bref, un vrai flop.
ii La bibitte ! Je ne ven­drai pas de punch ici, mais mon Dieu qu’il existe des gens débrouillards !
iii quoique cer­taines images fur­tives du West End de Londres y font rapi­de­ment allusion
iv Y’a peut-être un peu de méta là-dedans, si on consi­dère la tra­jec­toire d’une troupe qui se dit tan­née du pas­tiche paro­dique des pan­to­mimes et qui, par la force des choses, retombe dedans – à un moindre degré – au final.

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