
L’innovation, ça fait mal
C’est l’histoire d’un jeune adulte qui a toujours rêvé d’être DJ, qui se rend dans les festivals et voudrait bien se retrouver là-haut, mais qui en même temps connait très bien les coûts pour y arriver et qui décide que, finalement, il le fera pas professionnellement. Il va le faire pour lui, et personne ne va lui dire quoi faire jouer.
Il décide de plonger, de dépenser quelques mille dollars (!) pour s’équiper en grand – les tables tournantes, le mixer et, bien sûr, le numérique, parce que sans ça, ben, non. Alors il y va, s’équipe avec la crème de la crème (je roule encore les deux Technics SL-1200, des tanks, et le mixer est encore dans le salon, attaché au système de son principal de la maison).
Et il achète, pionner fou qu’il est, le kit Final Scratch 1.5, grand-père de ce qui se fait aujourd’hui, qui lui permet de contrôler ses fichiers mp3 à partir de deux vinyles ! Malade !
Final Scratch 1.5… faut commencer quelque part

… ou pas tant que ça. Le concept était intéressant, mais l’éxécution presqu’un raté. La carte de son, de forme ronde et remplie de connecteurs, quoiqu’originale et quasi-Apple dans son concept, était basée sur un processeur Phillips en fin de vie, qui avait été répudié par le constructeur. Ça sentait le cheap. Et ça roulait comme du cheap. Je n’ai jamais été capable d’obtenir une sortie sonore sans anicroche, ratés ou interruptions. Le logiciel de Final Scratch n’était pas en cause – l’opérer manuellement (ce qui n’avait aucun sens sans les tables tournantes) avait toujours bien fonctionné.
Et, ce, de plus, attaché à un PC moderne, haut-de-gamme, pour l’époque, meuh.
J’ai eu beau tout essayer – cartes USB dédiées, mises à jours logicielles, plus de RAM, disque rigide plus rapide, appels répétés au support technique de Native Instruments, toutes sortes de réglages logiciels, rien n’y fit.
La soucoupe volante sonore (une des descriptions qui lui fut accolée à l’époque par les critiques en design) ne voulait rien savoir.
Et la réponse répétitive de Native Instruments : “ben, le matos, c’est pas nous, alors on y peut pas grand chose, mais la version 2.0 s’en vient, ça va se régler!”.
Mais la version suivante, 2.0, c’est mieux, c’est sûr !

Bon joueur que je suis, je donne le bénéfice du doute à cette histoire et je m’offre la mise à niveau à Final Scratch 2.0 et une carte Firewire en plus (standard chez Apple à l’époque, inédite sous Windows).
Et là encore, incapable d’obtenir un signal sonore stable et digne de ce nom. Casse-tête, appels répétés au support technique, la valse continue, quoi.
Par contre, en tant que carte de son, celle-là, elle tenait la route (je l’ai utilisée loooooongtemps en tant que tel, même après être passé au autre chose). Conçue par le manufacturier de matos de DJ reconnu Stanton, c’était, en soit, un appareil fiable.
Et, toujours, le refrain de Native Instruments : “le matos, c’est pas nous…”. Grrr.
Je me suis toujours demandé, à l’époque, quels professionnels utilisaient ce kit-là dans les clubs. Propriétaires de Macs, probablement.
La lumière, enfin ! Traktor Scratch
Finalement, Native Instruments perd patience avec moi. Incroyablement, l’entreprise me rembourse la totalité de mes achats, FS 1.5 et la mise à niveau à 2.0, et me dit : “on arrive avec notre propre matos, va le chercher”.
Et ça devient le paradis.

Ça y est. 8 canaux (deux tables tournantes en entrée, deux sorties analogues et numériques et une entrée microphone), solide comme du béton. Un signal clair, un son clair, net, pas de ratés, tout va bien.
Et Traktor Scratch, un logiciel solide, dont l’interface visuelle (qui n’a pas tant changé chez son successeur actuel, Traktor Pro 3.0) devient intuitive, efficace, agréable.
Assez pour que je sorte de la maison quelques fois et que j’ose m’amuser en public.
Ç’aura juste duré… une dizaine d’années.
Épilogue
Tout ça se termine quand même bien. Au final, j’aurai ajouté deux autres éléments à mon hobby.
Traktor S4 MK2

Mon joujou préféré – carte de son 8 canaux (comme la Audio 8 DJ) mais dans un contrôleur physique tellement confortable, qui me permet d’allier tables tournantes analogiques, contrôle par vinyle (que je n’utilise plus vraiment), effets sonores, la totale.
Ça se traîne partout, et ça marche. On l’allume, un petit spectacle de lumières pour confirmer que ça marche et hop ! On démarre. Le paradis.
Traktor Kontrol F1

Le F1, je ne m’en sers que depuis tout récemment. C’est un déclencheur d’échantillons pour ajouter saveur et possibilités de remix en direct. Très amusant !
Et l’Audio 8 DJ ?
Arrive Windows 10 et… Native Instruments abandonne la 8 DJ ! Elle ne roule pas bien, elle a des ratés, NI blâme des changements internes dans le logiciel Windows 10… et c’en reste là. Vous avez Windows 10 ? Eh ben pas de Audio DJ 8.
Qu’à celà ne tienne.
Un vieux laptop, Windows Vista, la 8 DJ… et hop ! une station d’encodage de vinyle parfaite !