Arme Rid­dere (2011) 86min | Action, Come­dy, Crime, Thril­ler | June 27, 2014 (Uni­ted States) Sum­ma­ry :
Coun­tries : Nor­wayLan­guages : Nor­we­gian, Swedish
Sur le coup :
Après coupe :

La comédie noire, un genre peuplé

Adap­té d’une his­toire (courte, j’i­ma­gine) de Jo Nesbø, Jack­pot est en ter­rain connu : le coup four­ré, au centre duquel se trouve une somme d’argent colos­sale. On pense à Reser­voir Dogs de Taran­ti­no, à Shal­low Grave de Dan­ny Boyle. Bien qu’i­ci, le ton se veuille plus vau­de­ville, une comé­die des erreurs où tout le monde est incom­pé­tent et les bourdes (juteuses et de mau­vais goût à sou­hait) s’empilent. Un humour qui tente d’être bonen­fant, plus près du Waking Ned Devine de Kirk Jones.

L’absurde, c’est pas facile

Je ne connais rien de l’his­toire ori­gi­nale de Nesbø, lui qui habi­tuel­le­ment livre des polars noirs et tor­dus (adap­ta­tion de son roman The Headhun­ters, le coup-de-poing-dans-la-face Headhun­ters de Tyl­dum est un incon­tour­na­ble), mais elle me semble avoir reçu un trai­te­ment qui lui a défi­ni­ti­ve­ment limé les crocs, qu’on a rem­pla­cés par des dents de vam­pire en plastique.

L’his­toire est rigo­lote – un détec­tive (sur­joué pour effet comique) est au prise avec un mas­sacre dans un club vidéo por­no dou­blé d’un bar de dan­seuses et dont le seul sur­vi­vant lui déballe un récit rocam­bo­lesque. Évi­dem­ment, le bon­homme ne se laisse pas ber­ner faci­le­ment. Sauf que son témoin/victime/suspect (il n’est pas vrai­ment sûr), nar­ra­teur dou­teux, ne lui laisse pas beau­coup de jeu.

L’exé­cu­tion est effi­cace – on ne s’emmerde pas, le temps passe rapi­de­ment ; y’a quelques gags qui sont ori­gi­naux. Mais la trame nar­ra­tive s’es­souffle ; l’as­pect dou­teux du per­son­nage prin­ci­pal n’est pas assez convain­cant pour nous gar­der en sus­pense. On com­prend bien dès le départ où ça s’en va. Les quelques ten­ta­tives de mêler les cartes ne sont vrai­ment, vrai­ment pas sub­tiles, et les plus rapides d’entre nous ver­ront venir la fin bien avant le temps (je suis de ceux-là), ce qui gâche un peu le plaisir.

Au final

Les per­son­nages manquent de pro­fon­deur – les loyau­tés virent comme le vent, les alter­nances entre couar­dise et har­diesse étour­die sont par­fois dif­fi­ciles à digé­rer. Mais, là, est-ce parce que le réa­li­sa­teur gaffe, ou parce qu’on bouffe, tout comme le détec­tive, une his­toire qui, au fond, ne tient pas ?

Ça reste une comé­die slave, un type de film qui est à l’aise dans la comé­die un peu grasse tout autant que dans le noir déca­lé (un autre exemple du genre, de la Fin­lande cette fois, est défi­ni­ti­ve­ment Rare Exports, qui mord à pleines dents dans le Père Noël, mal­gré le fait que sa tech­nique visuelle ne soit pas tout à fait à la hau­teur de ses ambitions).

Il est clair que le film béné­fi­cie du ton joyeux et un peu niais (les gars auraient vrai­ment dû regar­der Dex­ter!) des Nor­vé­giens ; un amé­ri­cain ne s’en serait pas tiré avec un scé­na­rio pareil sans plon­ger dans la grosse farce débile.

Petit détail amu­sant : le titre nor­vé­gien, Arme rid­dere, signi­fie “pain doré”. Por­tez atten­tion et vous sau­rez pourquoi.

Vu sur Tubi.

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