Wish­mas­ter (1997) 90min | Fan­ta­sy, Hor­ror | 19 Sep­tem­ber 1997 (USA) Sum­ma­ry : A demo­nic djinn attempts to grant its owner three wishes, which will allow him to sum­mon his bre­thren to Earth.
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Après coup :

Wish­mas­ter res­semble à un Fred­dy Krue­ger pho­to­co­pié, re-pho­to­co­pié et re-pho­to­co­pié jus­qu’à en lais­ser une trace floue et quelque peu dif­forme. On y retrouve des clins d’œil (ou des emprunts, l’in­ten­tion n’é­tant pas tou­jours claire) à d’autres œuvres (ne serait-ce que dans la séquence de panique qui ouvre le film, dans laquelle on peut y remar­quer des copies d’ef­fets spé­ciaux de Star Wars (!), entre autres).

La struc­ture nar­ra­tive est iden­tique : un méchant sur­na­tu­rel, une héroïne prise pour cible mal­gré elle (bien qu’elle soit un peu plus res­pon­sable de son mal­heur que la Nan­cy de Night­mare on Elm Street) dont la per­son­na­li­té alterne entre cou­rage déter­mi­né qua­si-aveugle et décom­pen­sa­tion hys­té­rique, des per­son­nages secon­daires gui­gnols sur­joués et un peu d’hor­reur orga­nique pour bonne mesure.

La fac­ture visuelle est ancrée au coeur de son époque, avec une tex­ture télé ; si ce n’é­tait des moments d’hor­reur orga­nique (réus­sie, d’ailleurs), le truc pour­rait pas­ser pour un épi­sode de Fred­dy’s Night­mare. Ses décors vides, plats et gros­siers, sou­te­nus par un éclai­rage colo­ré très contras­té qui font écho (sans ne jamais les emprun­ter tota­le­ment) au gial­los des années 70, sont quand mêmes uti­li­sés à bon escient par le réa­li­sa­teur Kurtz­man et son équipe.

De plus, l’an­ta­go­niste est un Djinn, dont la mytho­lo­gie raconte que la créa­ture cherche à exau­cer des vœux humains, et que lors­qu’un indi­vi­du à exer­cé son troi­sième vœu, les dimen­sions de l’es­pace et du temps se fusion­ne­ront et un défer­le­ment de créa­tures hor­ribles se pro­dui­ra. Celui-ci est cam­pé par Andrew Divoff, un acteur de série B au visage à angles saillants taillés à la scie méca­nique, avec une espèce de boîte à graves qui des­cend pres­qu’à la limite de l’o­reille humaine en tant qu’ap­pa­reil de parole. Et qui joue le monstre avec une col­lec­tion de ric­tus de joie face à la dou­leur des autres qui pige direc­te­ment dans le réper­toire de Robert Englund, Fred­dy Krue­ger lui-même !

Mais ce n’est pas tout ! En plus de jouer les Fred­dy Krue­ger déla­vés, le film se per­met Krue­ger, sans maquillage ! Rien de moins ; l’in­di­vi­du gour­mand par qui tout arrive est per­son­ni­fié par Robert Englund soi-même !

La bibitte, elle, vaut le coup – un mélange entre Swamp Thing, le Xéno­morphe d’A­lien et une plante verte, le cos­tume et le maquillage sont sai­sis­sants, sauf qu’elle ne nous est livrée dans toute sa splen­deur que dans un seul plan, la créa­ture ne déam­bu­lant par le suite que dans un épais man­teau aux aspi­ra­tions royales qui, en fait, res­semble plus à un dégui­se­ment d’Hal­lo­ween ache­té à rabais chez Par­ty Cen­tral.

Sans oublier la finale, com­plè­te­ment absurde (évi­dem­ment, l’hé­roïne triomphe du méchant, avec une entour­loupe de logique ridi­cule qui nous fait presque lui crier des­sus et qui en même temps nous fait dou­ter de la toute puis­sance de cette lavette astrale aux capa­ci­tés ter­ri­fiantes mais qui se fait retour­ner comme un vieux chan­dail au moment cri­tique avec l’é­qui­valent d’un coup de ten­nis com­plè­te­ment pré­vi­sible), qui fait l’ef­fet d’un bon vieux cré­mage à la vanille surfait.

On finit le tout avec une boucle-cadeau com­plè­te­ment arti­fi­cielle – bien que le film se broche le nom de Wes Cra­ven ‑réa­li­sa­teur der­rière Fred­dy – dans le front, il n’y a rien contri­bué autre que son nom, occu­pé qu’il était avec Scream 2.

Alors pour­quoi on se tape (jus­qu’à la fin!) une copie trans­lu­cide de l’ex­tra­or­di­naire Night­mare on Elm Street ? Plu­sieurs raisons :

  1. C’est quand même bon enfant – le Djinn prend un plai­sir malin à défor­mer les vœux de ses pauvres vic­times en caphar­naüm mes­quin, et y’a des trou­vailles qui font sourire
  2. Y’a beau­coup plus de bruit que de dégou­tant, c’est dont plus près du gâteau hyper-sucré que du plat à saveur étrange (cau­sant une vraie épou­vante) qu’est Night­mare ; le rythme est sou­te­nu et y’a pas vrai­ment de dia­logue qui cloche (bien que trop d’ex­po­si­tion – on n’a pas besoin de se faire tenir la main jusque dans les moindres détails, Kurtz!)
  3. Ça peut être une bonne intro­duc­tion au film d’hor­reur pour les ados (le sujet étant beau­coup plus fan­tasque, ça frappe beau­coup moins fort)
  4. Y’a des cameos inté­res­sants (Kane Hodder/Jason, Tony Todd/Candyman, Ted Raimi/Evil Dead)
  5. Ça reste drôle (sur­tout quand ça grince et que c’est pas voulu)
  6. Le Kraft Din­ner, ça fait du bien une fois de temps en temps

Bref, c’est pas du temps per­du, mais on peut com­prendre pour­quoi le film est un arté­fact qui divise la com­mu­nau­té des fans d’hor­reur – plus fan­tas­tique et gui­gnol qu’­hor­ri­fiant, ça passe vite et ça diver­tit, mais on n’en retient pas grand chose.

Autre élé­ment notoire – ça passe le Bech­del Test, même quand c’est le méchant qui se fait pas­ser pour une femme. Pas mal, pas mal – on aurait vou­lu les per­son­nages fémi­nins moins cli­chés, mais puisque ça reste un docu­ment de son époque…

Est-ce que ça valait une série de 3 autres bobines ? Alors là, pas du tout.

Vu sur Tubitv.

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