Max Rich­ter’s Sleep (2019) 99min | Docu­men­ta­ry, Music | 11 Sep­tem­ber 2020 (UK) Sum­ma­ry : This is a film for these fre­ne­tic times ; a medi­ta­tive respite from the rush and chaos of the modern world. A stu­dy of the uni­ver­sal expe­rience of sleep, that unites us all.
Coun­tries : UK
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Après coup :

Max Rich­ter est un com­po­si­teur clas­sique moderne qui me ren­verse, chaque fois. Il est pos­sible que vous l’ayez déjà enten­du, il a prê­té cer­taines pièces au ciné­ma (dont sa poi­gnante On the Nature of Day­light à Shut­ter Island, lorsque Ted­dy voit sa femme s’ef­fri­ter de toutes pièces) et com­po­sé plu­sieurs trames sonores.

Il fait par­tie de mon pay­sage sonore depuis bien­tôt 20 ans, ayant décou­vert sa musique avec son pre­mier album (Memo­ry­house). Sa recom­po­si­tion des Quatres sai­sons de Vival­di, pour Deutsche Gram­mo­phone, est un bijou.

Mais le joyau de ma col­lec­tion musi­cale demeure Sleep, son pro­jet le plus ambi­tieux : une com­po­si­tion de 8 heures (!) – il en existe une ver­sion concise d’une heure, mais quant à moi c’est une héré­sie – conçue pour accom­pa­gner le som­meil de ses audi­teurs. Et ça marche. Je pense ne jamais avoir enten­du plus de 2 heures du truc avant de som­brer. Je me pro­mets depuis des années de l’é­cou­ter une jour­née durant comme trame de fond.

Une oeuvre d’art contem­pla­tive, puis­sante et douce à la fois.

Y’a quelques années, j’a­vais enten­du par­ler du fait que le bon­homme avait déci­dé de pré­sen­ter la pièce com­plète, en direct, devant public. J’a­vais trou­vé l’i­dée folle, mais je m’é­tais sur­tout mor­du les doigts devant l’im­pos­si­bi­li­té d’être pré­sent (aucune date au Canada).

Natha­lie Johns y était, elle. En pri­vi­lé­giée, elle l’a sui­vi dans cette affaire. Et elle en a fabri­qué un docu­ment à sa hau­teur, dépas­sant l’é­vé­ne­ment et don­nant la place à Max (et sa conjointe). Ils nous y expliquent la genèse du pro­jet, le concept et ses ques­tions fon­da­trices, et font cer­taines révé­la­tions choc – je ne me serais jamais ima­gi­né le niveau de misère dans lequel le com­po­si­teur vivait jus­qu’à y’a même pas 10 ans.

C’est un tableau vivant qui, à par­tir du pari fou de pré­sen­ter cette mas­sive pièce 18 fois autour du monde, appuie le plai­doyer de Rich­ter pour un monde moins fou, plus empa­thique, plus lent. Les images sont très belles, et la musique de Rich­ter mise à l’hon­neur. Plus qu’un film concert, c’est un vrai docu­ment sur l’ob­jet d’art et son auteur. Ça rem­place pas l’ex­pé­rience réelle, mais c’est quand même y tou­cher un petit peu.

Un petit deux heures de bon­heur zen, en com­pa­gnie d’un homme intro­ver­ti qui mérite d’être une superstar.

Vu sur Mubi

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