Nina Fore­ver (2015) 98min | Come­dy, Dra­ma, Hor­ror | 19 Janua­ry 2016 (Japan) Sum­ma­ry : Sui­ci­dal Rob starts dating a col­league at the super­mar­ket. But whe­ne­ver they have sex, his dead girl­friend, Nina, pops up.
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Sur le coup :
Après coup :

Un peu d’his­toire – j’ai man­qué mon pre­mier ren­dez-vous avec Nina Fore­ver à sa pre­mière sor­tie hors-Europe, au Fes­ti­val Fan­ta­sia de 2015. Je m’é­tais, comme à l’ha­bi­tude, sur­char­gé, et me suis trou­vé inca­pable de ter­mi­ner ma gloutonnerie.

Le bruit qui cou­rait sur le film m’a fait regret­ter, sur le coup, ma ren­contre man­quée. Et j’ai pas­sé plu­sieurs années à me dire qu’il me fau­drait bien le retrou­ver quelque part. Et hop ! Mer­ci Shud­der !

Quelle décep­tion. Ç’au­rait fait un court-métrage de 20 minutes ori­gi­nal, avec du punch et des bouts drôles. Dans sa ver­sion longue… c’est, jus­te­ment, long. Trop long.

Le film passe le pre­mier deux tiers et éti­rer la (mince) sauce de ses per­son­nages. Elle, c’est Hol­ly ; petite fille intro­ver­tie qui tra­vaille comme com­mis dans une épi­ce­rie dans une petite ville d’An­gle­terre. Lui, c’est Rob, qui finit par tra­vailler dans l’é­pi­ce­rie en ques­tion. Nina, c’est son ex. Qui est morte dans un acci­dent de moto. 

On apprend que Hol­ly étu­die pour deve­nir ambu­lan­cière, et qu’elle a un kick sur Rob. Ou, plu­tôt, et c’est une dis­tinc­tion phare que le film glisse au pas­sage pour le récu­pé­rer à la fin, elle un kick sur le gars qui a une ex morte y’a pas long­temps. Car, voyez-vous, der­rière son petit visage de gamine rond qui a l’air d’une pou­pée, Hol­ly est kin­ky. Elle aime les affaires bizarres, comme elle le dit direc­te­ment à son copain blond qui la largue au début parce qu’elle est trop plate : “you know nothing about me”.

On va leur don­ner quelques points tout de même pour nous avoir évi­té le cli­ché de la jeune goth à la fas­ci­na­tion mor­bide (quoique les 22 boucles d’o­reilles à son oreille droite s’ins­crivent peut-être en faux). C’est bien par fas­ci­na­tion mor­bide qu’elle veut deve­nir ambu­lan­cière, semble dire le film. Pas cer­tain que de vrais ambu­lan­cières seraient du même avis.

S’en­suit un espèce de mélo avec des plans léchés, désa­tu­rés et une atmo­sphère lourde de mum­ble­core qui tente (sans suc­cès) de nous faire sym­pa­thi­ser avec Rob et accro­cher à Holly. 

Mais ça marche pas vrai­ment ; Rob est tel­le­ment faible comme indi­vi­du qu’on y croît pas (et le fait que l’ac­teur qui le joue res­semble phy­si­que­ment à un Vincent-Guillaume Otis qui mar­monne tout le temps et ne pos­sède qu’une seule expres­sion faciale n’aide fran­che­ment pas ; ça nous force à la com­pa­rai­son et c’est injuste pour Cian Bar­ry, parce Vincent, il joue, lui). Rob n’ar­rive pas à se déta­cher de son pas­sé, allant jus­qu’à rendre visite à ses beaux-parents toutes les semaines en se com­por­tant comme s’il était encore un membre de la famille.

L’es­pace de malaise dans lequel on veut nous faire pla­ner goûte le carton.

Mais alors que Hol­ly-la-wild et Rob-le-pogné se désha­billent et s’é­battent pour la pre­mière fois, arrive la fameuse Nina. Ou plu­tôt de fan­tôme de la fameuse Nina, puis­qu’on sait qu’elle s’est pété la mar­gou­lette en moto quelque temps aupa­ra­vant. En font preuve les nom­breux éclats de verre qui lui sont col­lés des­sus (parce que non seule­ment Nina appa­raît tou­jours nue, mais elle est dans l’é­tat exact du moment du décès. Un fan­tôme zom­bie, ça existe, ça?)

Hol­ly se met à vou­loir chas­ser Nina pour prendre toute la place. Et quand elle n’y arrive pas, on n’est plus cer­tain pour­quoi mais elle com­mence à ten­ter de rem­pla­cer Rob dans le rôle de l’at­tache de Nina.

Et tout d’un coup, dans la der­nière demi-heure, ça s’ac­cé­lère, ça va quelque part, ça bouge… et ça finit, mal­heu­reu­se­ment, pas mal en queue de pois­son parce que ren­du là, ben on a plein le casse.

Quelques scènes dans ce der­nier tiers laissent entendre que le per­son­nage de Hol­ly est plus com­plexe que ce qu’on pour­rait croire, mais c’est trop tard à ce moment-là pour vrai­ment nous intéresser.

C’est cen­sé être tendre et drôle à la fois ; je ne trouve rien de drôle au per­son­nage de Nina, fan­tôme plus que pâle (l’ac­trice est blanche comme un drap, mais les pages de son texte aus­si, parce que, fran­che­ment, on ne lui donne pas grand chose à dire, et comme anta­go­niste à un couple qui tente de bâtir quelque chose, c’est faible ; elle se retrouve plu­tôt à jouer le pan­tin tou­jours nu, baveux et trop plein de confiance en soi). On se dit au début, bon, tiens, Nina c’est une méta­phore sur le deuil, le refus de s’at­ta­cher, etc. Eh ben, non. Ça se veut plus tor­du que ça, mais ça tombe à plat.

Ça veut trai­ter de deuil, de codé­pen­dance, de trau­ma­tisme, d’in­di­vi­dus hors-normes qui se cherchent, de fixa­tions mor­bides, de trucs weirds… et au final, ça sonne juste faux.

Je ne révé­le­rai pas la sur­prise finale, mais disons que, comme je le disais en ouver­ture, ç’au­rait fonc­tion­né en court métrage là ou les moti­va­tions des per­son­nages ne sont pas si impor­tantes et que c’est la chute qui compte.

Ça se veut drôle et hip, c’est long et douloureux.

Bref, un beau gâchis dont je m’ex­plique mal la réputation.

Vu sur Shudder.com.

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