
Je suis un fidèle utilisateur de liseuses Kobo depuis presque 10 ans. Parce que c’est un produit canadien et que ça n’est pas cadenassé à une seule source de livres (on ne nommera pas le conglomérat-rat visé ici).
Mais permettez-moi de vous présenter mon environnement de lecture numérique. Avertissement : cet environnement comporte des techniques qui brisent le DRM, le cadenas numérique installé sur les livres électroniques.
(Rakuten) Kobo À l’origine, Kobo était une division de Chapters/Indigo, la grande librairie canadienne ; ayant détruit ma Barnes & Nobles Nook, c’est ce qui m’avait attiré vers les produits d’abord et avant tout. Vendue à la japonaise Rakuten (dont le logo est bien connu des amateurs de soccer), Kobo demeure à Toronto. Ce qui plaît beaucoup au chauvin que je suis. |
Ma Kobo
Je lis sur une Kobo Aura H2O, résistante à l’eau. C’est la dernière qui me résiste encore (j’ai détruit une autre H2O et une Kobo Libra H2O – à mon grand désarroi ; c’est la première liseuse qui permet de changer la couleur de la lumière de fond vers l’orange, ce qui me permettait de lire au lit plus longtemps). Les altérations qu’elle a subi suite à la vie dure entre mes mains sont autant de cicatrices de guerre et lui donne maintenant un style unique (et, bon, une forme légèrement différente de la conception originale).
Elle est très confortable pour de longue séances de lecture, la qualité de l’écran est superbe (c’était le summum des liseuses quand je me la suis procuré, et je ne pourrais plus redescendre hors de la zone des Aura).
Je m’ennuie vraiment, par contre, de la lumière orange. Ça, c’était génial.
Calibre
Si vous avez une liseuse (qu’elle qu’elle soit) et que vous n’utilisez pas encore Calibre, awèye go ! C’est un couteau suisse du livre numérique : gestionnaire de collection, convertisseur de format à la volée, lecteur intégré, editeur de livres intégrés, et encore. Ultra puissant (mais convivial pour un utilisateur non-technophile), c’est un must pour les lecteurs de numérique.
Si seulement le projet s’étirait dans le domaine du client/serveur pour permettre un partage sans risques de sa librairie, c’en ferait le système central de gestion de patrimoine des mots inévitable. Mais bon, peut-être qu’un jour j’arriverai au moment de relever mes manches, dépoussiérer mon Python et le faire moi-même (le projet avoue ne pas avoir le temps ou l’intérêt).
En attendant, je partage la biblio sur un serveur à disques miroirs (tout perdre, c’est jamais amusant) et je m’assure qu’un seul utilisateur à la fois le monopolise (ben, en fait, y’a que moi qui s’en sert ; c’était différent quand la maison avait plus d’une liseuse à la fois, avant que je leur donne un coup de Godzilla dans l’écran).
Calibre, les magasins, la biblio et moi
Avertissement : c’est ici que ça se pimente ; j’explique mon flux de lecture des livres de la biblio et de mes achats numériques.
Les cadenas numériques : bof.
Bien que je comprenne le concept des cadenas numériques afin de limiter la fraude (partage sans retour financier aux auteurs, etc), la présence du cadenas est un affront au philosophe de la culture en moi, et fait dire au cynique que de toute manière c’est une perte de temps, de techno et d’argent. Comme vous aller le constater, ça ne fonctionne pas.
La meilleure technique contre la distribution illégale de masse reste l’infiltration et les arrestations. (Oh, oh, je vais déraper sur l’absurdité de vouloir contrôler l’encryption!)
Ça rend l’accès au contenu plus compliqué et plus risqué. Si j’achète un livre, il est à moi – pas question de me l’enlever en fermant le cadenas à distance.
Cette histoire de “vous n’obtenez qu’une licence pour utiliser vos yeux pour consommer un produit dans votre maison, on peut décider de le désactiver quand ça nous plaît, faut bien engraisser nos paliers de gestionnaires, d’investisseurs, de grosses maisons et grosses BMW”…
Je brandis la décision de la cour américaine à propos des copies pour usage individuel. Attention : je ne fraude pas, au sens où je ne distribue pas les fichiers dont je retire le cadenas, je les garde pour moi, ce qui reste dans l’esprit de la décision.
Bref, on en est encore au même débat qui a empêché la vente de fichiers musicaux en format libre mp3 y’a des années. Combien de poursuites judiciaires pour finir par se rendre à l’évidence ? (Bon, on me dira que l’industrie a quand même gagné avec le streaming et je n’ai plus d’arguments pour contredire. Je reviendrai sur cette horreur plus tard, probablement – reste que les audiophiles recherchent toujours les formats ouverts tels les fichiers FLAC, les CDs, les vinyles…)
Mais briser les cadenas, c’est amputer les auteurs !
Faut quand même pas exagérer, là, les vendeurs.
En toute franchise, je le fais pour contourner le point faible de la liseuse Kobo – son lecteur ePub est d’une lenteur abyssale.
La liseuse possède deux lecteurs indépendants – le lecteur ePub de référence Adobe (beeeeurk ; non optimisé) et le sien, adapté à un format propriétaire (qui est bien connu et documenté) qui étend les capacités de la liseuse, les kePubs.
Ma vraie motivation derrière le retrait des cadenas est d’abord et avant tout une question d’inter-opérabilité ; je veux utiliser mon appareil à plein régime, et je refuse la laisse attachée à un seul fournisseur (Kobo offre des kePubs sur son magasin intégré à la liseuse).
DONC, puisque Calibre est un convertisseur à la volée ultra efficace, il me sert de garantie que les livres que j’achète de Kobo (et parfois d’Amazon) resteront adaptés à mon appareil de lecture en permanence. Je change d’appareil ? Calibre a définitivement un convertisseur intégré.
Le processus
Ce n’est pas du pas-à-pas Calibre possède un excellent site web, de l’aide contextuelle de qualité et des tas d’autres bloggeurs qui vous tiennent la main. Je ne vais donc pas étirer ce billet en répétant les captures d’écran qui traînent un peu partout. |
C’est plus compliqué que d’appuyer sur le bouton “acheter” dans la Kobo elle même, bien sûr.
Le processus s’appuie sur le travail de recherche et de rétro-ingénierie (merci, GDT!) d’Apprentice Alf.
Pré-requis
Voici la liste d’épicerie nécessaire :
- Calibre 4 (les extensions Alf ne sont pas prêtes pour Calibre 5)
- Les extensions Alf (le processus d’installation est simple et efficace)
- Adobe Digital Editions (importe les livres des marchés et de la biblio)
- (avec une Kobo) l’extension Calibre Kobo Touch Extended, qui contient la conversion à la volée vers kePub.
Alors on fait quoi ?
- Avec les extensions en place, on télécharge un livre, que ce soit d’un marché ou de la bibliothèque (Overdrive.com ou prêtnumérique.ca). Le livre abouti dans Adobe Digital Editions.
- suffit d’utiliser la fonction ajouter un livre dans Calibre, de retracer le répertoire My Digital Editions et de choisir le livre désiré. Alf le corrige ensuite et l’installe dans Calibre.
- on le publie dans la mémoire principale de la liseuse et hop ! on obtient l’expérience ultime de lecture numérique.
La bibliothèque ?
Eh oui, même les bibliothèques sont dans le coup. Les sites requièrent vos informations d’abonné, et c’est tout. Vous trouverez une collection qui ne cesse de grandir dans les sites suivants :
Français
Anglais
Petit rappel ; si ça vient de la bibliothèque, on l’efface post-lecture. On n’est quand même pas des fraudeurs. |