Us (2019) 116min | Hor­ror, Mys­te­ry, Thril­ler | 22 March 2019 (USA) Sum­ma­ry : A fami­ly’s serene beach vaca­tion turns to chaos when their dop­pelgän­gers appear and begin to ter­ro­rize them.
Coun­tries : USA, Chi­na, JapanLan­guages : English

Sur le coup :
Après coup :

Le pro­li­fique Jor­dan Peele, l’en­fant ché­ri du ciné­ma d’hor­reur des quelques der­nières années, qui nous avait sidé­ré avec la tonne de brique qu’est son film Get Out et qui a connu un suc­cès étin­ce­lant avec la reprise de The Twi­light Zone, nous livre ici une autre réflexion sur la situa­tion afro-amé­ri­caine. Alors que Get Out met­tait en lumière la domi­nance blanche, Us se penche sur les sacri­fices pour s’in­té­grer au rêve américain.

Cette fois-ci, la trame nar­ra­tive se com­plique, se truffe de sym­bo­lisme afin d’é­lar­gir le ter­ri­toire. Je ne vais pas me lan­cer dans une expli­ca­tion pro­fonde des méta­phores, d’autres l’ont déjà fait.

Peele est un conteur qui se prête défi­ni­ti­ve­ment à une ciné­ma­to­gra­phie intense – il raconte des his­toires à deux niveaux, deux faces et met de l’a­vant une vio­lence psy­chique forte jus­qu’à en injec­ter le malaise. Ça donne tou­jours lieu à des images qui frappent. Us n’y fait pas exception.

L’ac­trice prin­ci­pale, Lupi­ta Nyong’o, est tout sim­ple­ment phé­no­mé­nale. Les facettes aux anti­podes l’une de l’autre qu’elle affiche sont hyp­no­ti­santes. La face sombre du per­son­nage (que l’on voit sur l’af­fiche prin­ci­pale) est un trou noir dans lequel on tombe dès les pre­miers plans. Elle porte le film en entier sur ses épaules et on enten­dra reparler.

Et c’est un des grands pro­blèmes du film. 

Tout d’a­bord, les per­son­nages secon­daires, que l’on oublie tous au pas­sage, ébloui que l’on est par Lupi­ta : le mari flasque, boî­teux (lité­ra­le­ment et dans son exé­cu­tion), pâteux ; le fils trans­pa­rent, sans âme, mal­gré le jeu intense du jeune Evan Alex ; Madi­son Cur­ry y tire tout de même son épingle du jeu et s’ap­pro­prie la jeune fille de la famille de manière très cré­dible – on y recon­naît cer­tains membres de notre entou­rage, à qui on ne confie­rait pas un bâton de golf non plus. Même Eli­sa­beth Moss, qui s’est his­sée dans les hautes sphères de l’hor­reur avec Invi­sible Man et Shir­ley est tout sim­ple­ment gas­pillée - la (longue) scène de confron­ta­tion san­glante entre les deux femmes la voit, à mes yeux, car­ré­ment cabotiner.

Les images sont per­cu­tantes, les cou­leurs satu­rées à sou­hait (les séquences dans le sous-sol de la foire, le sta­tion­ne­ment de la confron­ta­tion finale). Plein de méta­phores et de réfé­rences, le visuel est quand même un peu plus char­gé que celui de Get Out et donc pas tou­jours facile à digérer.

Cer­tains cli­chés sont trop gros pour pas­ser, par contre : les menottes avec la table, le tison­nier, les inter­ac­tions avec le mari, entre autres. Mais cette voix, ce son qui sort d’un gosier écra­sé, l’ex­pres­sion d’un être écra­sé mais tenace ! 

C’est un autre film dont les minutes finales modi­fient ce qu’on a pas­sé plus d’une heure à regar­der (je ne ven­de­rai pas le punch, et ne lisez pas d’ar­ticle qui vous explique la fin si vous déci­dez de le regarder).

Le punch frappe. 

Mais la fin qui, si elle n’est pas une copie volon­taire, est un écho total de la finale gref­fée à Blade Run­ner à sa sor­tie, qui fut vili­pen­dée de par le chan­ge­ment de ton à cas­ser le cou. Ici aus­si, on tente de régler la boucle trop faci­le­ment, et le nœud est trop gros et manque de finesse. Le clash de ton est trop raide.

C’est loin d’être un mau­vais film, mais l’ef­fort n’at­teint pas Get Out, et ça déçoit.

Vu sur Blu-Ray.

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